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mardi 28 juin 2011

ça n'a jamais fait de mal à personne...

Je savais que tôt ou tard viendrait le jour où j'écrirai à ce sujet. C'est en découvrant ce matin un article sur Psychonet qui dit, en gros, que, Les enfants qui reçoivent des fessées auraient des quotients intellectuels moins élevés que la moyenne, que l'envie m'est venue! D'abord, tu te doutes bien que je me suis empressée de relayer l'info sur facebook histoire de titiller l'esprit convaincu de nombreux parents fesseurs qui sont dans mes contacts. A cette heure peu de réponses suite à cette publication, mais cela ne m'étonne pas, je n'en suis pas à mon premier coup d'essai, j'ai déjà publié de nombreux liens sur le même sujet et les réponses ont déjà été virulentes, on peut dire que mes contacts ont déjà donnés!
J'ai eu les réponses habituelles, du genre une fessée n'a jamais fait de mal à personne, ou moi, j'en ai pris quand j'étais enfant j'en suis pas morte. J'ai aussi pu lire toutes les justifications de parents qui finalement consciemment ou non, se rendent bien compte qu'ils donnent, enfin devrais-je dire font subir des fessées à leurs enfants parce qu'ils ne savent pas comment faire autrement. Je ne suis pas là pour les juger, chacun fait comme il pense le mieux pour son enfant, juste ont ils toutes les clef en main pour faire leur choix?


Pour ma part donner une fessée (on va garder le terme générique pour discuter toi et moi) relève juste de la pulsion de l'adulte. Pulsion qu'il n'arrive pas à contenir face à son enfant qui l'excède.
Comme je te parlais plus haut, minimiser un acte violent en disant juste qu'il n'a pas donné la mort c'est avoir le même raisonnement que lorsque l'on dit : un enfant a été violé mais il n'en est pas mort. Je t'entend déjà pester devant ton ordi et dire, rien à voir, on ne parle pas de la même chose. Certe le sujet n'est pas le même, mais le raisonnement est identique, complétement stupide. Tout comme dire que ça ne fait pas de mal, c'est un non-sens. Physiquement, la douleur est là, plus ou moins forte selon le coup porté, puis psychologiquement, la douleur existe vraiment. Elle est présente et laissera une trace dans l'inconscient. Même si à l'âge adulte le souvenir de ces souffrances n'est pas présent consciemment, il fait, avec tout une multitudes d'autres expériences, ce que nous sommes. Parents fesseurs reproduisant ou non les gestes éducatifs de nos parents...

Ce que m'inspire la féssée, c'est un écœurement face à l'adulte qui démontre là encore une toute puissance malveillante. Avoir le pouvoir sur l'enfant, le pouvoir et le droit de lui faire mal pour qu'il s'arrête, s'arrête de crier, s'arrête de faire une bêtise.
Faire de la féssée un mode d'éducation, c'est choisir d'éduquer son enfant à la peur, à la douleur, sans explications, sans possibilité de rectifier un comportement. La féssée devient ce qu'attend l'enfant pour être arrêté, elle devient la limite obligatoire pour être stoppé. Jusqu'au jour ou la féssée ne fait plus peur et devient encore plus inutile et l'enfant se retrouve perdu sans limite ni repère.

Autre point qui me parait aberrant, comment apprendre à un enfant la non violence, lui apprendre à ne pas taper ses pairs alors que dès que l'adulte est en opposition avec son enfant, il le tape. Comment l'enfant ressent cette contradiction? Encore pire mais tellement fréquent, un enfant en tape un autre et en prend une parce qu'il ne faut pas taper... Là c'est vraiment de la connerie à l'état pur, personne ne peut le nier.

Il m'arrive souvent d'avoir envie d'intervenir dans de nombreuses situations dans la rue ou dans les supermarchés. Des enfants qui prennent gifles, fessées parce qu'ils sont un peu trop agités, un peu trop bruyants, ou parce qu'ils demandent avec un peu trop d'insistance un paquet de carembar. Dans ces situations j'ai juste envie de coller une méga grosse honte à ces parents qui ne réussissent pas à gérer leurs pulsions face à leurs enfants, leur démontrer le ridicule et la violence de la situation, les mettre face à leur incapacité à eux de garder leur calme, leur incapacité à prévenir leur enfant, leur facilité à s'en prendre un enfant qui ne réagira pas à leur violence. Malgré tout, ça créait chez moi des élans de violence, l'envie de leur dire de s'attaquer à quelqu'un qui a la force de répondre, de leur dire d'essayer de me mettre à moi une gifle ou une fessée pour que j'ai le plaisir de leur en remettre une. Je te rassure, je me contrôle et ne le fais pas. Je me contente pour l'instant de ne pas devenir une maman fesseuse ou gifleuse. Je ferai de mon mieux pour résister à ces pulsions de violences qui sont en chacun de nous et ne ferais, en tout cas, jamais de la violence un accessoire de l'éducation. A l'heure actuelle, je fais déjà partie des exceptions.  Et oui, même à 17 mois, beaucoup d'enfants ont déjà pris fessées, petites tapes sur la mains (pour interdire de toucher par exemple), et tout ça dans une plus totale normalité, banalité...

9 commentaires:

  1. J'aime bcp cet article et il aiderait nombre de personnes à prendre conscience de leurs actes ...
    Moi même j'ai déjà donné quelques fessée (j'avoue ^^) complètement à bout de nerfs et je me suis excusée auprès de mon fils ensuite. Je suis tout à fait d'accord avec toi. En fait à ce moment je n'ai pas contrôlé mes pulsions et ma colère. Je ne pense pas avoir donné plus de 4 ou 5 fessées à mon fils en 3ans et demi, (evidemment c'est 4 ou 5 de trop on est bien d'accord !). Le plus dur reste à faire comprendre à mes parents/beaux parents !!!! je leur ferai lire ton article et qqs autres, ca devrait bien aider, mais leur etroitesse d'esprit risque de poser pb ! merci pr cet article !

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  2. A priori je suis en accord. Mais parfois c'est uniquement symbolique. Un jour, j'ai vu une dame qui marchait avec sa fille sur le trottoir. Cette dernière a décidé de traverser tout d'un coup la rue et elle a failli se faire frapper. La mère était très fâchée et elle avait raison. Elle a sermonné sa fille et l'a secoué un peu. Ça ne m'a pas semblé déplacé du tout, comparativement à toutes les "fessées" ou coups administrés que l'on voit régulièrement. Cette situation était tellement exceptionnelle et l'objectif était de démontrer la gravité de la situation. Ça me semblait important de réagir de façon importante.

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  3. Je suis bien d'accord avec toi et j'ai moi même récemment écrit un article sur la non-violence éducative et j'avoue que sur ce "coup" là, certains commentaires m'ont montré que peu de parents choisissent (et/ou connaissent) cette alternative. Il faut répéter que OUI il est possible d'éduquer sans fessées voire sans punitions! Que non, ça ne marche pas qu'avec les enfants "faciles" comme certains disent. Un enfant qui se sent compris, aimé, rassuré, protégé, écouté sera plus à même de devenir un enfant respectueux et un adulte équilibré. En tous cas, c'est ma conviction profonde.

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  4. Envie de fraises29 juin 2011 à 17:52

    Je suis COMPLETEMENT d'accord avec toi.
    Et même si ça ne me regarde pas, j'avoue que dans certains cas, je ne peux pas m'empêcher de m'en meler ... Par exemple avec ma collègue !
    Elle est mère de 3 enfants et travaille à plein temps. Je comprends la fatigue que ça représente. Mais elle donne très régulièrement des fessées à ses enfants par manque de patience.
    Elle raconte ça comme si c'était logique, qu'il n'y avait pas d'autre solution. Alors que bien souvent dans ses histoires, c'est qu'ils veulent juste jouer avec elle, passer du temps avec elle, l'aider, etc.
    Ou pire, j'ai halluciné : ce midi, elle m'expliquait que son p'tit dernier voulait le jouet que le plus grand avait en mains. Elle n'avait pas envie de régler le truc, elle a donc conseillé à l'aîné de foutre une bonne raclée au plus petit pour qu'il lui fiche la paix. Bravo, bel exemple.

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  5. Je ne peux être que complètement d'accord avec toi. Même et surtout parce que moi, des fessées et des gifles j'en ai reçues jusqu'à bien tard (la dernière en date : une bonne petite gifle une heure avant de passer l'épreuve d'histoire-géo du bac).
    Du coup, j'ai vite appris à me blinder. J'ai très souvent défié mes fesseurs de parents en leur demandant si ils avaient terminé et si on pouvait passait à autre choses (la morveuse).

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  6. J'ai été moi aussi élevée avec ce genre de fessées qui ne font de mal à personne, et j'avoue que je me suis à mon tour laissée emporter 2 fois par ma colère, la fatigue, le "ras-l'bol" de répéter pour la énième fois.
    Et je crois que c'est moi qui au final ai plus eu mal...mal de m'être plantée, de ne plus savoir gérer, de finalement laisser éclater mon impuissance.
    Et je me suis excusée ensuite auprès de ma nénette pour tenter de lui expliquer les raisons -inexcusables- de mon geste...
    Je viens de déménager, et ici, c'est gifle et coup de pied pour beaucoup de gamins ; mes filles sont choquées, elles ne comprennent pas...

    J'ai beaucoup aimé l'article ! et je rattrape doucement mon retard en lisant les autres.
    Continue, ça me fait sourire, rire, m'interroger...bref, j'adore !!!

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  7. complétement d'accord avec ton article ... dans le fond car sur la forme pour ma part c'est parfois bien difficile!je ne met pas de fessées à ma fille mais des petites tapes sur les mains et je m'en veux car j'ai tout a fait conscience comme tu l'expliques que j'agis par pulsions et perte de patience...alors que ma puce ,elle,ne fais que découvrir le monde par ces "bétises".mais voila quand au bout de 16 "non" elle continue parfois je craque et j'ai beau lui expliquer rien n'y fait et d'ailleurs meme la ptite tape sur les mains,justement,ne "marche" pas toujours.
    alors petite question comment fais tu???
    virginie

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  8. Chose promise, chose due : je vais mettre à profit les miettes de neurones qu'il me reste en cette heure tardive (depuis que je suis une MAF,passé 21h je me sens épave) pour apporter un peu d'eau à ton moulin non-violent...

    Petite liste non exhaustive de toutes ces petites et grandes contrariétés qui "n'ont jamais tué personne", certes, mais qui font bien ch.. quand même, et même plus que ça...

    Ainsi donc, dans la jungle des trucs pas-cool-du tout, je te cite en vrac....

    - les mycoses, les parfums de fille qui s'accroche à l'air de la rue et qui donnent un coup de pousse à la migraine qui passait par là et qui cherchait un moyen pour t'aborder, un épisode de gastro bien cradingue, la dictature de la minceur, du bonheur, du bien-pensant, sans oublier sa vilaine cousine : la censure. Une guêpe qui te tourne autour en te donnant l'impression d'être une tranche de jambon très attirante et très impuissante (ça c'est ma psychose à moi), les chanteuses "à voix", le tuning, les insultes gratuites, pôle emploi évidemment, (qui perd trois fois ton dossier en t'accusant TOI de pas faire ce qu'il faut), un état des lieux mené par une proprio qui dissèque chaque centimètre de tapisserie comme s'il s'agissait d'une scène de crime, les lâches mais non moins dangereux "je suis pas raciste, MAIS"..., la migraine bien sûr,la perte de quelqu'un qu'on aime, le langage SMS que moa j'kif pa mêm si c trop pratik, les gens qui rêvent d'un avenir meilleur en espérant le retour de la guillotine en France, la migraine encore...., la prochaine réelection de sarkozy....

    Pour finir sur une note un peu grave (oui, plus grave que 5 ans de plus avec le nain hargneux): la torture, pratiquée avec méthode et rigueur, n'a jamais tué personne...

    A bon entendeur! gros bisous steff

    lise

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  9. a fond a fond et a fond d'accord avec toi poulette !!! apprenez à gerer votre frustration .....parents fesseurs...

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