Voleuses!

Hier, soir, sur direct 8, ils diffusaient une émission sur les accouchements "différents". En gros sur les accouchement physio respectueux de la mère et de son enfant. (replay)

On a eu la chance d'y voir Zhom et sa Madeleine (propriétaire du Blog de Zhom que je suis avec grand intérêt) qui ont eu la chance de vivre un accouchement à domicile (ADD). Dans le reportage on ne vit pas leur accouchement avec eux, mais grâce à Zhom et sa Madeleine, j'ai eu la chance, il y a déjà quelque temps, de lire leur récit : "Un ange est né", qui m'avait à l’époque énormément touché. Un accouchement tout en douceur, dans le soutien mutuel, à la maison, dans un univers connu. Tout cela dans le respect physiologique de l'accouchement. Lorsque je l'avais lu, j'avais beaucoup pleuré, leur texte m'avait donné énormément d'émotions, mais je n'avais pas vraiment réussie à les identifier et à comprendre leur source. Quand j'étais enceinte, c'était ce dont j'avais très envie, j'imaginais que c'était la  maman en moi qui revivait la naissance de son propre enfant! D'où les émotions qui resurgissaient. (pour lire le récit de mon accouchement c'est ici)

Dans le reportage d'hier soir, on pouvait suivre, trois mamans qui allaient accoucher ainsi que deux sages-femmes dans leur travail.
Les trois mamans constituaient un panel de maman plutôt intéressant. L'une accouchant à domicile, une autre accouchant en salle de naissance physio dans une maternité et la dernière souhaitant accoucher dans l'eau aussi dans une maternité. Ainsi que 2 sages-femmes, l'une accouchant les mamans à domicile et l'autre pratiquant l'hypnose.

Toutes les naissances que j'ai pu observer m'ont beaucoup émue, mais je me suis sentie très touchée par l'accouchement de la maman qui souhaitait voir naitre son enfant dans l'eau. Ce n'est pas l'accouchement que j'avais prévu pour MiniMinounette. Ici, pas de salle de naissance prévu à cet effet. Il n'y avait pas non plus de sage femme prête à nous suivre à domicile. Mais cet accouchement m'a renvoyé au mien. Au bout de quelques heures, les sages-femmes ont décidés de déclencher l'accouchement de cet femme qui n'avançait pas assez vite. Les circonstances n'était pas les mêmes pour nous, mais lorsque j'ai  vu son visage, sa peine de ne pouvoir vivre un accouchement naturel, physiologique sans injection médicamenteuse quelconque, je me suis revue, moi, dans ma salle de travail, complétement anéantie par cette même annonce. Pas du tout soutenu, comprise ou entendue par la sage femme qui s'occupait de moi. Pendant toute l'injection de produit pour déclencher, je pleurais, tout comme au moment de la péridurale, que je ne voulais pas. Je me sentais si triste, si incompétente, incapable de donner la vie comme je l'avais souhaité. Épuisée de ne pas avoir été soutenue guidée pendant les première heures. Clouée dans mon lit par un monito inutile. Les sages-femmes avaient réussis à me convaincre de rester allongée pour me reposer. Réussis à me passer des produits pour déclenché réussis à me faire la péridurale qui finalement n'avait fonctionné que très peu de temps. Dans un sens, je suis heureuse qu'elle n'est pas été très efficace, je peux au moins dire que j'ai sentie ma fille passer (aie bobo aie). Mais je voulais le vivre autrement. Comme cette femme qui, dans le reportage est à la maison et peut vivre son accouchement à son rythme. Avec une sage femme à l’écoute. Aujourd'hui, je regrette tellement d'avoir écouté les sages-femmes. Même si MiniMinounette est arrivée en cadeau suprême, tout ce qui a précédé reste pour moi un échec. Et c'est finalement ça que je retiens.

Je crois en la force des femmes à gérer leur accouchement leur douleur. Bien accompagné elles savent déployer des forces insoupçonnées. Les sages-femmes m'ont volé mon accouchement, m'ont volé mes forces, n'ont pas su me soutenir, m'encourager. En regardant cette mère se faire voler son accouchement naturel, j'ai compris que je n'avais toujours pas accepté le mien.

Pour mon prochain accouchement, je serais plus forte, forte de cette expérience, forte de cette envie de réussir à accoucher le plus naturellement possible.

Pas très loin de chez nous, il y a une maison de naissance. Je pense de plus en plus que ce lieu sera le notre. Et si nous ne pouvons y être, à la maternité, je ne serais plus la même et mon PoiluChéri non plus. Maintenant nous saurons dire non, nous ne resterons plus jamais immobiles, nous saurons devenir les maitres de notre accouchement.