lundi 21 avril 2014

L'espérance, Seinplement...

Elle était si petite, si douce, j'ai tout suite su de quoi elle avait besoin, su quoi lui répondre, lui offrir, lui donner.
Il était si petit, si doux, j'ai tout de suite su de quoi il avait besoin, su quoi lui répondre, lui offrir, lui donner.

Ils avaient tout les deux les mêmes envies, le même regard. Celui qui me rendait si fière de pouvoir combler tout. Être celle qui nourrit, celle qui câline, celle qui endort, celle qui rassure, celle qui fait passer un hoquet, celle qui permet de faire passer la douleur, la peur, la fatigue, l’énervement.

Et puis petit à petit, je me suis rendu compte que pour PetitFlocon, je ne suis pas pleinement ça.

Je ne peux pas lui offrir la simplicité. Celle que je connais, celle qui faisait de moi la mère que j'étais.  (que je suis?).

Je suis perdue.

Je suis perdue dans mes compétences, perdue dans mes connaissances, comme si tout était à remettre en question, comme si tout était nouveau, inconnu, incompréhensible.

Pour PetiteFleur, le creux de mon sein était LA réponse à tout ses besoins. PetitFlocon, devrait lui aussi y trouver réconfort, calme, apaisement. Mais il ne parvient pas à téter. Pas une goutte ne sort lorsqu'il prend le sein.

Ce sont ces trois derniers jours qui m'ont fait prendre conscience que je suis tenue par mon tire lait, par la seringue, la soft cup. Rien de simple, rien de naturel, rien d'agréable. Des accessoires qui se mettent entre nous.

Ce qui m'a ouvert les yeux, c'est que durant ces trois "fameux" derniers jours, j'ai eu de la fièvre, une bonne grosse fièvre à plus de 40, qui ne baissait pas. Et pendant que mon PoiluChéri s'occupait des soins de varicelle de PetiteFleur, moi, je m'occupais de PetitFlocon endormi sur moi, allongée sur le canapé.
Bien sur est arrivé le moment où il s'est réveillé, s'est mit à pleurer. Il avait faim. Mais moi, je ne pouvais ni bouger, ni me lever, et encore moins le porter, trop risqué. C'est là que normalement j'aurais du pouvoir lui donner le sein, SEINPLEMENT, mais non, j'ai du attendre avec mon bébé en pleurs que mon PoiluChéri revienne.

Tu imagines que mes larmes ont aussi  coulées.

Fort...

Aujourd'hui, à chaque fois que PetitFlocon pleure, mon cœur s’emplit d'une douleur que je ne maitrise pas, les larmes sont si proches qu'elles pourraient couler à tout instant.
Chaque tirage de lait me rappelle que je ne peux pas nourrir mon bébé seule. Que je suis dépendante de ces accessoires qui nous permettent de l'alimenter. La technique remplaçant le naturel, le simple, l’évidence...

Beaucoup ne comprendront pas ce que je dis, je le conçois. Les bib, le tire allaitement, le lait artificiel, beaucoup de mamans font ce choix. Je n'ai pas d'avis sur ce qu'elles vivent ou ce qu'elles choisissent. Mais personnellement, dans mon quotidien je n'y vois que contraintes et déception.

Je n'en peux plus de mon tire lait. Le jour, la nuit, les douleurs, les crevasses (que je n'avais jamais eu pour PetiteFleur en presque 4 ans d'allaitement).
Regarder mon PetitFlocon manger à la seringue pendant que j'ai mon tire lait scotché au sein, c'est juste une aberration pour moi..

Un jour je cramerais mon tire lait et ce sera avec joie! 

Oui, j'ai de la peine. Oui, je suis triste. Mais je ne perd pas l'espoir.

Le 27 mai, PetitFlocon va subir sa première chirurgie. La réparation de la lèvre. J'ai envie de croire que ça lui permettra de téter un peu mieux.

Mais l'espérance va plus loin. C'est elle qui me fait tenir.

En Novembre, PetitFlocon vivra sa seconde chirurgie, celle qui réparera son palais, le voile de son palais et sa gencive.
C'est l'opération la plus importante. Celle qui pourrait nous permettre enfin de vivre l'allaitement que j'ai envie de nous offrir.

PetitFlocon aura 8 mois. Peut-être qu'il ne saura pas du tout téter. Mais l'espérance est là, vraiment...
Je crois en la possibilité de recréer ce lien.
Certaines mamans qui adoptent parviennent à allaiter leur bébé, et parfois il est plus vieux que PetitFlocon. 

Elles, persévérantes, pleine de courage, pleine d'optimisme, me donnent la force de continuer, la force d'y croire, la force de le tenter.




6 commentaires:

  1. Courage ma douce <3 Et oui, il faut que tu y croit ! Volonté, et persévérance, et tout l'amour que tu as pour ce ptit flocon ... C'est sur qu'il y aura des moments plus difficiles. Je te transmet tout mon courage, et pleins de câlins <3

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  2. Je suis admirative, vraiment ! Ta persévérance est digne de la maman que tu es, bien sûr. Bon rétablissement à toutes les deux.

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  3. Il y a bien longtemps que nous n'avons pas échangé. je comprends très très bien votre douleur ! Je ne peux que vous dire que ce que vous faites est formidable et que votre bébé n'aurais pas pu avoir une meilleure mère.
    Si jamais vous avez besoin, n'hésitez pas à me contacter.
    Véronique Darmangeat

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    1. Merci Véronique, vos mots me touchent.
      Je crois que j'aurais besoin d'une consultante à la maison pendant plusieurs jours pour nous aider!! Avez vous besoin de changer d'air??? :p

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