Je savais que tôt ou tard viendrait le jour où j'écrirai à ce sujet. C'est en découvrant ce matin un article sur Psychonet qui dit, en gros, que, Les enfants qui reçoivent des fessées auraient des quotients intellectuels moins élevés que la moyenne, que l'envie m'est venue! D'abord, tu te doutes bien que je me suis empressée de relayer l'info sur facebook histoire de titiller l'esprit convaincu de nombreux parents fesseurs qui sont dans mes contacts. A cette heure peu de réponses suite à cette publication, mais cela ne m'étonne pas, je n'en suis pas à mon premier coup d'essai, j'ai déjà publié de nombreux liens sur le même sujet et les réponses ont déjà été virulentes, on peut dire que mes contacts ont déjà donnés!J'ai eu les réponses habituelles, du genre une fessée n'a jamais fait de mal à personne, ou moi, j'en ai pris quand j'étais enfant j'en suis pas morte. J'ai aussi pu lire toutes les justifications de parents qui finalement consciemment ou non, se rendent bien compte qu'ils donnent, enfin devrais-je dire font subir des fessées à leurs enfants parce qu'ils ne savent pas comment faire autrement. Je ne suis pas là pour les juger, chacun fait comme il pense le mieux pour son enfant, juste ont ils toutes les clef en main pour faire leur choix?
Pour ma part donner une fessée (on va garder le terme générique pour discuter toi et moi) relève juste de la pulsion de l'adulte. Pulsion qu'il n'arrive pas à contenir face à son enfant qui l'excède.
Comme je te parlais plus haut, minimiser un acte violent en disant juste qu'il n'a pas donné la mort c'est avoir le même raisonnement que lorsque l'on dit : un enfant a été violé mais il n'en est pas mort. Je t'entend déjà pester devant ton ordi et dire, rien à voir, on ne parle pas de la même chose. Certe le sujet n'est pas le même, mais le raisonnement est identique, complétement stupide. Tout comme dire que ça ne fait pas de mal, c'est un non-sens. Physiquement, la douleur est là, plus ou moins forte selon le coup porté, puis psychologiquement, la douleur existe vraiment. Elle est présente et laissera une trace dans l'inconscient. Même si à l'âge adulte le souvenir de ces souffrances n'est pas présent consciemment, il fait, avec tout une multitudes d'autres expériences, ce que nous sommes. Parents fesseurs reproduisant ou non les gestes éducatifs de nos parents...
Ce que m'inspire la féssée, c'est un écœurement face à l'adulte qui démontre là encore une toute puissance malveillante. Avoir le pouvoir sur l'enfant, le pouvoir et le droit de lui faire mal pour qu'il s'arrête, s'arrête de crier, s'arrête de faire une bêtise.
Faire de la féssée un mode d'éducation, c'est choisir d'éduquer son enfant à la peur, à la douleur, sans explications, sans possibilité de rectifier un comportement. La féssée devient ce qu'attend l'enfant pour être arrêté, elle devient la limite obligatoire pour être stoppé. Jusqu'au jour ou la féssée ne fait plus peur et devient encore plus inutile et l'enfant se retrouve perdu sans limite ni repère.
Autre point qui me parait aberrant, comment apprendre à un enfant la non violence, lui apprendre à ne pas taper ses pairs alors que dès que l'adulte est en opposition avec son enfant, il le tape. Comment l'enfant ressent cette contradiction? Encore pire mais tellement fréquent, un enfant en tape un autre et en prend une parce qu'il ne faut pas taper... Là c'est vraiment de la connerie à l'état pur, personne ne peut le nier.
Il m'arrive souvent d'avoir envie d'intervenir dans de nombreuses situations dans la rue ou dans les supermarchés. Des enfants qui prennent gifles, fessées parce qu'ils sont un peu trop agités, un peu trop bruyants, ou parce qu'ils demandent avec un peu trop d'insistance un paquet de carembar. Dans ces situations j'ai juste envie de coller une méga grosse honte à ces parents qui ne réussissent pas à gérer leurs pulsions face à leurs enfants, leur démontrer le ridicule et la violence de la situation, les mettre face à leur incapacité à eux de garder leur calme, leur incapacité à prévenir leur enfant, leur facilité à s'en prendre un enfant qui ne réagira pas à leur violence. Malgré tout, ça créait chez moi des élans de violence, l'envie de leur dire de s'attaquer à quelqu'un qui a la force de répondre, de leur dire d'essayer de me mettre à moi une gifle ou une fessée pour que j'ai le plaisir de leur en remettre une. Je te rassure, je me contrôle et ne le fais pas. Je me contente pour l'instant de ne pas devenir une maman fesseuse ou gifleuse. Je ferai de mon mieux pour résister à ces pulsions de violences qui sont en chacun de nous et ne ferais, en tout cas, jamais de la violence un accessoire de l'éducation. A l'heure actuelle, je fais déjà partie des exceptions. Et oui, même à 17 mois, beaucoup d'enfants ont déjà pris fessées, petites tapes sur la mains (pour interdire de toucher par exemple), et tout ça dans une plus totale normalité, banalité...







