vendredi 17 juin 2011

Come Back

Après quelques jours sans le net, me revoilà!
Je viens te faire un petit coucou, et un petit compte rendu de ce petit moment d'absence.
Nous nous sommes quittés le matin de mon départ. J'étais plutôt tendue et stréssée.
En début d'après-midi, j'ai endormi MiniMinounette, j'ai déposé un baiser sur son front, je lui ai chuchoté à l'oreille un doux je t'aime et nous sommes montés en voiture. Une bonne heure de route pour y arriver. A mon arrivée à l'hôpital, au niveau du stress ça ne s'est pas arrangé. Après toutes les formalités habituelles pour une entrée, j'ai eu droit à la pose du cathé, et puis mon PoiluChéri est parti. J'étais tendue, mais j'ai beaucoup interiorisé, même si, je ne vais pas te le cacher, quand j'ai vu mon PoiluChéri s'éloigner, les larmes ont coulé toutes seules.
Passage obligé à la douche bétadinée, repas à 18h. La soirée fut longue, très longue. J'ai repoussé le plus longtemps et raisonnablemement la prise du fameux médoc qui devait me faire dormir. Pfff, pipi de chat, à 2h du mat', j'avais toujours pas réussi à fermer l'oeil.
6h30 le lendemain, l'infirmière ouvre la porte : bonjour madame, il faut que vous alliez à la douche. Encore un coup de bétadine, j'avais presque l'air bronzée. Pas très délassante cette douche. Je tire mon lait une dernière fois avant de descendre au bloc, encore un ti médoc pour me détendre (toujours du pipi de chat qui détend pas, c'est pas faute de leur avoir dit que j'étais tendue...) Un ti tour sur facebook, un dernier message à mon PoiluChéri. Le brancardier est là. Là, j'ai le trouillomètre à zéro, mais j'y vais tout de même. Je propose à l'infirmière de prendre ma place, mais visiblement ça ne lui fait pas envie. On repassera pour le dévouvement, bravo!

J'arrive dans la salle où le professeur qui va m'opérer, de cette fameuse malformation artéro-veineuse pariéto-temporale droite (ouais c'est la classse je sais, j'emploie des mots de docteur..), m'explique qu'elle va envoyer une colle biologique pour boucher les fistules de je sais pas quoi (eh, je suis pas médecin moi, je peux pas tout retenir!), et qu'il faut que je me détende. Elle m'explique aussi qu'elle ne pourra certainement pas tout boucher parce que ce serait trop risqué. Les changements des flux sanguins pourraient créer d'autres hémorragies sur les nouvelles veines et artères qui seront revascularisées. Pas top comme nouvelle à 2 minutes de l'opération. Je commence à plus gérer mon stress. L'infirmière m'emmène au bloc et me fait monter sur la table. Je vois arriver une nouvelle infirmière aux yeux bleus, très bleus, je ne vois que ses yeux avec le chapeau et le masque. Elle me dit que tout va bien se passer et m'explique la procédure avant l'endormissement, elle me dit je vais devoir respirer dans un masque à oxygène pour prendre des réserves, et puis l'anéstésiste injectera un produit pour m'endormir. Quand je dormirai, elle me posera une voie sur une artère. Le moment est venu. Mes yeux sont remplis de larmes. L'anéstésiste arrive et le voit tout de suite, elle prend ma main et me rassure. L'infirmière pose le masque, les larmes coulent toutes seules, j'ai du mal à respirer dans ce masque. Des souvenirs de l'accouchement remontent dans ma tête, je me sens oppréssée. Je repousse le masque et l'anéstésiste me laisse lui parler. Je lui parle de MiniMinounette, que je dois me réveiller. Quelques grands soupirs et elle repose le masque sur mon visage. L'anéstésiste tient ma main. L'infirmière me dit de penser à une chose agréable. Je visualise mon Poilu Chéri qui fait tournoyer MiniMinounette au dessus de lui, elle éclate de rire, et je me sens partir.

Après presque 5 heures, je refais surface en salle de reveil. Et tout le monde y saura que je suis reveillée. Je suis si tonique qu'ils ont du mal à retirer le tube et m'explosent les lèvres. Peu-importe, lorsqu'on me demande si je vais bien, je me redresse, et dit que oui tout va bien, je me suis reveillée. J'ai répété, même claironné pendant quelques minutes que j'étais reveillée. Je me suis revéillée, je me suis reveillée!!!
Une heure plus tard, j'étais beaucoup moins bien. Vomissements, douleurs à la tête, engourdissements, tétanie, perte de vision, et paralysie du côté gauche. La paralysie, c'est vraiment un truc bizarre et flippant. C'est très progressif, ce qui m'a le plus frappé, c'est qu'on a l'impression de bouger, mais que ça ne bouge pas. (CQFD) Une partie de mon visage et de ma bouche, donc ma langue ont été paralysés, je ne pouvais plus parler correctement. J'ai tout de même eu un peu peur que ça ne parte pas. Finalement grâce à des corticoïdes, un médoc pour baisser la tension, un autre pour les nausées, de la morphine pour les douleurs et des anti-coagulants, tout est revenu progressivement. J'ai souffert pendant 20 bonnes heures, et puis j'ai pu me reposer un peu. Je dis bien un peu parce qu'en salle de réveil c'est pas simple pour se reposer. A peu près vingt lits espacés de quelques mètres, des machines qui prennent les constantes des patients en temps réel, des bips, des cris, des "réveillez vous", des "ça va?", des vomissements, des portes qui claquent, des infirmiers qui sifflent, d'autres qui rient, la lumière en pemanence, et j'en oublie c'est sur. L'heure compte peu dans cette salle, et le calme ne fait pas partie des priorités. Je te passe les détails un peu trop glauques et angoissants, je te laisse imaginer...
Je suis finalement remonter dans ma chambre. Quel bonheur de ne plus entendre tous ces bips, toutes ces portes, tous ces cris.

Comme le professeur l'avait prédit, elle n'a finalement pu boucher que 80% de la malformation. Je devrais donc y retourner mi-juillet pour une seconde embolisation. J'avoue que de retour dans ma chambre, quand elle m'a dit ça, j'ai eu du mal à encaisser. Dur de se dire qu'il faut y retourner alors que j'étais à peine remise. Après la visite de mon PoiluChéri et de mon père, un petit coup de fil à ma mère et MiniMinounette, je me suis retrouvé seule dans ma chambre. Toujours nauséeuse et pleine de douleurs. Fini la morphine, ça fait trop gerbouiller. Besoin de dormir, mais je n'y arrive pas. Toujours sondée, pleine de produit anéstésiant, un pansement compressif pour éviter les saignements, je ne peux ni m'assoir ni me lever. J'ai eu un petit moment de flottement, de déprime passagère. L'infirmière et l'aide soignante ce soir là ont pris pour toutes celles qui n'avaient pas été sympas. En même temps, comme elles en faisaient partie c'était mérité. J'étais à bout, je demandais un peu de soutien, d'écoute et elles, elles n'ont su me dire que si je ne dormais pas il faudrait d'abord commencer par penser à autre chose, et ensuite étéindre la télé.. blablabla, et j'en passe.
Enfin, je les ai plus ou moins virées de ma chambre pas gentiment.

Le lendemain, j'ai repris un peu plus de force, et MiniMinounette est venue me voir.
Hier soir, je suis même allée faire un tour en fauteuil roulant pour aller prendre l'air. Au final pour l'air on repassera, je me suis plutôt tapé toute la fumée de clope qui pue des intoxiqués à la nicotine. J'ai vraiment de plus en plus de mal à supporter ces odeurs, elles sont partout, elles s'infiltrent partout. Et désolé de le dire, mais les fumeurs n'ont aucune concience de la pollution qu'ils imposent aux autres. Ils allument leurs clopes à peine après avoir passé la porte, soufflent leur dernière bouffée de fumée après être rentrés et squattent tout près des seuls endroits accessibles en fauteuils. Bref je n'ai pas vraiment trouvé cette sortie très agréable. Méa culpa, d'avoir pollué autrefois l'air des non fumeurs!

Aujourd'hui MiniMinounette est revenue me voir, c'est une vraie bouffée d'oxygène de la voir quelques heures. C'est aussi un déchirement de la laisser partir. Mais il ne reste plus très longtemps. Même si à l'hosto les journée sont longues, je vais prendre mon mal en patience... Et surtout essayer de ne pas me cogner partout, (c'est pas gagné vu comme je suis maladroite) parce qu'avec les anti-coagulants un petit choc et paf ça fait un bleu de ouf!

Ah et une nouvelle bof de bof est arrivée cette après midi, je vais certainement perdre une touffe de cheveux à l'endroit où se croisent les rayons pendant l'opération. Arf ça repoussera!

Voilà pour ces derniers jours. Oui, j'avoue rien de très fun, mais ça fait du bien de t'en parler. Merci pour ton soutien, j'ai bien reçu tous tes messages... Et t'inquiètes d'ici quelques jours, je devrais de nouveau pondre des articles un peu plus fun... en prévision couches lavables et noix de lavage en test, et petit concours qui fait du bien!!

11 commentaires:

  1. Arf, bon courage... ton article m'a fait revivre des moments difficiles, je me suis aussi faite opérée, peu après mon accouchement, c'était horrible, j'ai eu les mêmes peurs et sentiments... Mais c'était bien moins grave. Alors je te souhaite encore beaucoup de courage, je croise les doigts pour que tout aille bien pour la suite.

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  2. Eh ben c'est une sacré opération que tu as vecu la...je t'envoi plein de courage et espère que ça va mieux!!! gros bisous

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  3. Aurélie - Une Terre de Rêves -17 juin 2011 à 22:35

    Pfiou... Je deviens accro à tes articles, et mes petites larmes étaient juste sur le paillasson il en fallait peu pour qu'elles descendent la pente... T'es bien courageuse vraiment... Juste un grand BRAVO !!! Bravo de pouvoir gérer la séparation, la souffrance, la fatigue et la douleur, mais aussi le manque de sommeil et le vacarme et l'excitation environnante... Je crois que j'hurlerais un bon coup à ta place pour me zenifier... Heureusement Capucine est là !!! Petit mais costo ;) Récupère bien et repose toi !!! A bientôt !!!

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  4. Penny (maman de Luce&Margot)17 juin 2011 à 23:01

    Bientôt la sortie il me semble... Lundi? Dimanche? Avant de penser à cette vilaine suite, prends bien le temps de retrouver ta minicoquillette et ton homme de cromagnon :)
    C'est dans ces moments là qu'on doit le plus les savourer (tes petits bonheurs).
    Enfin, contente que tu nous sois revenue (presque) en pleine forme ;)

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  5. Wow !!! bravo !!
    Quel courage !! je suis très fière de toi ! fière d'avoir pu rencontrer une maman aussi dévouée !
    J'espère que ta lactation a repris... et je te souhaite de retrouver ta petite famille très bientôt ! GROS bisous !

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  6. Copine !!! De retour ici aussi. J'étais ravie d'échanger trois lignes avec toi hier soir. Ravie que tu ailles à peu près bien, moins ravie pour les 80 % mais c'est déjà 80 % et pas 30. C'est très décousu ce que j'écris, c'est surtout plein de joie de te relire.
    Pour la touffe de cheveux, on peut lancer une nouvelle mode, un truc super trendy, un truc qui fera fureur !
    Bises Copine !

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  7. Yeah !! Heureuse de lire tes mots, même ceux de ta douleur..Je te trouve si courageuse, si pleine de force. Je te souhaite un prompt et bon rétablissement. Je reste tout près, pour t'envoyer quelques bonnes ondes de guérison. A très vite !
    Douces pensées, Ingrid.

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  8. Contente que ça se soit bien passé. J'espère que ta guérison sera rapide. Merci de nous avoir écrit :)

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  9. Wow! Et bien tout d'abord, très contente de voir que tu vas bien et comme tu dis toi-même: Tu es réveillée! Je te souhaite que tout se déroule bien pour les jours à venir, mais je suis pas inquiète. Je suis certaine que tu es forte et que tu vas te sortir de cette aventure haut la main! =)

    Évidemment toute cette histoire vient "profondément" me chercher et sûrement plus que tu ne le crois. Je suis sur le point de subir une chirurgie cervicale puisque je suis épileptique. Ça fait maintenant 3 ans que je rebute et essaie de tout faire pour éviter de me rendre jusque là... J'ai tellement PEUR!!! Mais je crois que je n'ai plus le choix. J'endure entre 1 et 3 crise d'épilepsie chaque jour de ma vie, donc paralysies (troubles de conscience etc), sans compter ces crises d'angoisses terribles qui surgissent sans le moindre signe! J'endure tout ceci afin de ne pas me faire opérer. C'est d'un ridiculisme incroyable je sais, mais j'ai terriblement de difficulté à croire que des gens vont explorer mon cerveau!! Et bien sûr, il y a toutes les conséquences et les risques de cette chirurgie à prendre en considération.

    Et de plus, perdre tout mes cheveux...

    Bref, des épisodes semblables à ceux que tu as vécu à l'urgence et en neurochirurgie (outre l'opération évidemment), j'en ai vécu d'innombrables dans ma vie et ce depuis que j'ai 15 ans. Toute cette ambiance morbide, l'odeur des draps de l'hôpital, des gens malades partout où se pose ton regard. Le quotidien d'un hôpital quoi! Je tente de dire "D'ACCORD, JE LE FAIS" à mon neurologue et mon neurochirurgien, qui eux n'attendent que ça pour mon bien, et je rêve à ce jour où j'arriverai à le crier haut et fort! Chaque jour est une constante remise en question et mon horloge fait "tic-tac" ;)

    Voilà donc pourquoi je tiens tout simplement à te lever mon chapeau très haut et te dire sincèrement "FÉLICITATION"! Tu viens de traverser une très difficile épreuve dans ta vie, mais tu commence une toute nouvelle étape! Je dirais même "une étape magique dans ta vie" qui te permet d'être aux côtés de ta très précieuse MiniMinounette et de ton PoiluChéri! Bravo à toi ma chère ;) Bisous
    (Désolé pour ce long com)

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  10. Alors ma Copine ? Ce retour à la maison ? Je te bise !

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  11. Merci pour vos messages!! ;)
    Mon retour se passe bien, toujours un peu fatigué et mal à la tête, je me repose...

    @Jass Effectivement, tu es bien placé pour comprendre ce que je vis... Et je comprend très bien que tu n'aie pas envie d'y aller. J'avoue que je n'avais pas envie d'y aller et que je n'ai pas envie d'y retourner. Normalement j'y retourne mi-juillet pour une seconde opération. pffff... J'ai hâte que tout ça fasse partie du passé..
    Je te souhaite beaucoup de courage pour ces événements à venir. Tines moi au courant!! bisous

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