Depuis que MiniMinounette est née, nous avons fait le choix de ne jamais la laisser pleurer pour qu'elle s'endorme.
Beaucoup de personnes sont très perturbées par ce choix. D'après elles, nous ferions, une enOOorme erreur. Entre autre, nous allons rendre notre fille "capricieuse", et "elle ne serait jamais autonome".
Dans l'inconscient collectif, laisser pleurer son bébé pour qu'il s'endorme, est la bonne marche à suivre. Dès ses quelques jours de vie, pour éviter toute possible manipulation, de nombreux parents luttent contre leurs instincts primaires et se forcent à ne pas répondre aux pleurs de leur enfant. Sur les conseils de leur pédiatre, il mettent leur bébé de quelques jours dans une chambre à part, pour qu'il s'habitue à dormir seul, puis le laissent pleurer pour qu'il s'endorme. Certains parents utilisent cette méthode pour que leur enfant fasse ses nuits lorsqu'ils en ont assez de se réveiller plusieurs fois par nuit. Ainsi j'ai pu entendre des mamans me raconter, très fières de leur méthode et me la conseillant vivement, qu'elles avaient, installé leur lit dans leur salon, qu'elles avaient fermé toutes les portes et laissé pleurer leur bébé jusqu'à ce qu'il s'endorme. Ça aurait duré deux trois jours et leur enfant aurait fait ses nuit grâce à ça.
J'entends aussi beaucoup que les bébés ont besoin de pleurer, ont besoin de "décharger" (ça c'est LE mot préféré pour se déculpabiliser), et surtout que ça dure des années. Les parents expliquent que leur enfant a besoin de pleurer pour s'endormir et ce jusqu'à des âges très avancés, comme 3-4ans.
Alors je ne vais pas être langue de bois, je comprends qu'on soit épuisé, je comprends que ne pas dormir la nuit soit difficile au quotidien, et parfois moi aussi, j'ai eu envie de laisser MiniMinounette pleurer dans son lit et la laisser s'endormir d'épuisement. (Parce qu'il s'agit de ça en fait, laisser pleurer un bébé pour qu'il s'endorme, c'est le laisser s'endormir d'épuisement, en lui indiquant que personne ne répondra à son besoin imminent.)
MiniMinounette a maintenant 18 mois, et je ne l'ai jamais laissé pleurer pour qu'elle s'endorme. Elle ne fait pas ses nuits et c'est certainement parce qu'elle a compris qu'elle peut me solliciter et que je serai toujours là pour lui répondre à n'importe quelle heure du jour et de la nuit. Je le vis plutôt bien, même si je rêve d'une nuit complète, il faut l'avouer, je ne suis pas épuisée. Le cododo et l'allaitement nous permettent de nous rendormir très rapidement.
Finalement, le plus dérangeant, c'est le regard et les réflexions des autres. Cette pression sociale qui te dit que ce n'est pas bon de ne pas laisser pleurer son enfant, qui te dit que pleurer c'est bon pour un bébé. L'idée de manipulation est là très tôt, chose qui me hérisse le poil. L'enfant n'est pas capable de manipulation, son cerveau n'est pas assez évolué pour le lui permettre. Il vit l'instant présent, il a des besoins auxquels il est indispensable de répondre.
Un bébé qui pleure "s'exprime", celle là aussi elle est récurrente. Pour moi, un bébé qui pleure s'exprime certes, mais il n'exprime certainement pas un bien être. Il a faim, soif, froid, chaud, il est mal installé, il se sent seul, il est fatigué, il a besoin de téter, il a besoin de contact, de chaleur, en tout cas il ne fait pas que "s'exprimer". Les pleurs sont un moyen d'alerter ses parents sur son besoin du moment. Un bébé qui est fatigué a besoin d'être accompagné dans son sommeil, le laisser pleurer ne lui permettra pas de se sentir sécurisé par cet état si particulier qu'est le sommeil.
Je ne résiste pas à te donner quelques extrait du feuillet :
DA 61 : Ne laissez pas pleurer les bébés de La Leche League
L’Association Australienne pour la Santé Mentale Infantile (AAIMH) se dit préoccupée par la tendance actuelle, dans les pays industrialisés, à vouloir contrôler les pleurs des jeunes enfants. Le contrôle des pleurs est défini comme un ensemble de tactiques destinées à amener les enfants à moins pleurer et à ne plus se réveiller la nuit : laisser le bébé pleurer de plus en plus longtemps avant de s’occuper de lui, ne pas se lever s’il pleure la nuit afin qu’il apprenne à se rendormir seul. L’AAIMH estime que ces pratiques ne correspondent pas aux besoins émotionnels et psychologiques des jeunes enfants, et qu’elles peuvent avoir des conséquences négatives à long terme sur leur santé psychologique.
L’AAIMH fait les commentaires suivants sur le contrôle des pleurs chez les bébés :
Les pleurs du bébé sont un signal de détresse physiologique ou émotionnelle.
Les bébés doivent s’adapter à un monde totalement nouveau, et même de petites choses aux yeux des adultes peuvent être très difficiles à vivre pour eux. Laisser un bébé pleurer sans lui apporter de réconfort, même pendant une courte période, peut être très angoissant pour lui.
Entraîner un jeune enfant à ne pas pleurer pourra effectivement amener un enfant à ne plus pleurer. Mais cela pourra aussi lui apprendre qu’il ne peut espérer aucune aide lorsqu’il en a besoin.
Les bébés à partir de 6 mois éprouvent souvent de l’anxiété lorsqu’ils sont séparés des personnes qu’ils connaissent bien. Cette angoisse s’atténuera lorsqu’ils auront compris que l’absence est un phénomène temporaire et ne présente pas de danger pour eux. Cet apprentissage peut aller jusqu’à l’âge de 3 ans.
Presque tous les enfants cessent d’avoir besoin qu’on les rassure à l’occasion de leurs réveils noctures vers
3 à 4 ans, (je mets en gras et en grosse taille pour tous ceux et celles qui pensent qu'un enfant doit faire ses nuits à 3 mois...) et beaucoup y arrivent plus tôt.
Les enfants se sentiront beaucoup plus en sécurité si leurs pleurs déclenchent rapidement et systématiquement une aide adéquate de la part de la personne qui s’occupe d’eux. Un attachement lié à un solide sentiment de sécurité représente le fondement d’une bonne santé mentale.
Les enfants dont les parents répondent rapidement lorsqu’ils pleurent apprennent à se calmer plus rapidement et facilement, au fur et à mesure qu’ils prennent conscience que leurs besoins émotionnels sont pris en compte.
Le mode de vie occidental et les avis de certains « experts » ont amené à penser que les jeunes enfants doivent dormir toute la nuit sans interruption au bout de quelques mois, voire de quelques semaines. En réalité, les jeunes enfants se réveillent plus souvent que des enfants plus âgés ou des adultes, car leurs cycles de sommeil sont plus courts. Ces cycles courts ont pour objectif d’augmenter le temps de sommeil paradoxal, dont on pense qu’il est important pour le développement du cerveau.
De nombreux parents se disent épuisés en raison des réveils nocturnes de leur enfant, d’une part en raison de la fatigue physique induite par ces réveils, et d’autre part en raison des attentes irréalistes en matière de sommeil chez un jeune enfant. [...]
la suite sur le site...
Je voudrais aussi te faire partager un extrait du livre
Ne pleure plus bébé! de
Claude Suzanne Didierjean-Jouveau.
Les répercutions sur la santé du "laisser pleurer":
Si On laisse un bébé hurler tout seul, son cerveau cesse de sécréter des opioïdes (des hormones qui procurent une sensation de bien-être), son taux circulant de cortisol (hormone du stress) s'élève énormément, les voies de transmission de la douleurs sont activées dans son cerveau comme s'il était blessé physiquement.
- Laisser pleurer peut avoir des répercutions grave sur la santé:
Un lien a été établi entre un niveau d'hormones de stress élevé et un inhibition des fonctions intestinales, de la digestion, de la croissance et également un abaissement des fonctions immunitaires de l'organisme. On comprend combien il est important de limiter les pleurs chez un bébé déjà souffrant, qui plus est, s'il il est atteint d'allergies ou d'intolérance.
-Une faible prise de poids parcequ'on espace les tétées e,n laissant pleurer le bébé (C'est là, bien souvent, qu'est proposé un arrêt de l'allaitement maternel au profit de complément de lait artificiel, qui peuvent d'ailleurs induire un risque plus important de dévellopeper une allergie ou une intolérance alimentaire).
- Un risque de d'hémorragies
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- Une température, une oxygénation, un rythme cardiaque et respiration instables.
- Un risque plus grand de crises d'épilespie.
- Une plus grande fréquence de comportements agressifs envers les autres et de dépression (le bébé se résigne et se replie sur lui-même)
Voilà, tu vois, je ne suis pas la seule à penser que laisser pleurer un bébé c'est une belle connerie est une mauvaise idée. A toi de voir ce que tu penses de tout cela, ce que tu vas en faire...
En tout cas, chez nous, on ne laissera jamais pleurer MiniMinounette, chaque soir, chaque sieste, nous l'accompagnons dans son endormissement. Et j'ai plaisir à voir qu'elle s'endort sereinement. Nous avons écouté notre instinct avant de découvrir de nombreux textes qui nous ont donnés raison.
Finalement, c'est peut-être ça la meilleure recommandation, s'écouter et envoyer valser les principes de nos grands-mères, les idées préconçues véhiculées par la socièté et arrêter de croire qu'un bébé est un adulte miniature, possible manipulateur.