jeudi 18 septembre 2014

Fatiguée

Ce soir j'ai envie d'écrire, d'écrire que je suis fatiguée. Je ne sais même pas si je vais le publier. C'est donner à voir cette faille que j'ai en moi. C'est donner bien plus que ce que j'ai l'habitude de déposer. Même si on peut parfois avoir l'impression que j'en dis beaucoup, je suis bien loin de dire tout.
Je suis fatiguée, j'ai envie de paix, de solitude, de moments à moi, de pouvoir lire, de pouvoir écrire, de regarder un truc à la télé sans être dérangée, de boire un café à mon réveil, de pouvoir manger avec ma fille le midi.
Je suis fatiguée, cette thyroïde me fatigue, cette fente labio palatine me fatigue, cette précocité me fatigue, cette maison en travaux me fatigue, ce tire allaitement m'épuise.
Je veux qu'on me foute la paix.
Je donne tout, à tout le monde, j'offre mon temps, mon énergie,  je soutiens, j'accompagne, j'écoute, je gère le quotidien, la vie de famille, les allers-retours, les courses, le ménage, les difficultés de chacun. Je l'ai choisi, je le sais. Je suis de ceux qui "sont les autres", je suis de ceux qui offrent parce que c'est encore mieux que de recevoir, mais parfois je me perds.
Je me perds, ou je fuis je ne sais pas. Je fuis la fente de PetitFlocon et la précocité de PetiteFleur.
L'opération qui approche, l'angoisse de le voir encore souffrir, la diversification alimentaire quasi impossible. Et puis PetiteFleur qui se retrouve déjà en difficulté à l'école. Je ne sais plus comment l'aider. Les nuits sont longues et courtes, les crises fréquentes, l'expression de ses sentiments qu'elle dissimule pendant les journées d'école et qui finissent par déborder dans un flot de cris, de pleurs et de coups.
J'ai l'envie de tenter chaque jour de positiver, de croire en l'avenir, mais parfois les difficultés pèsent lourd sur mes épaules. Et si je fais une petite rétrospective de ces dernières années, j'ai du mal à mettre de côté tout ce qui nous est arrivé.

Parfois je me dis que je dois avoir une sacrée dette karmique...

Les habitudes me rattrapent et j'ai envie de conclure cet article de manière positive en montrant force et courage. Dire que ce n'est qu'une période de vie difficile. Qu'il faut continuer. Que je ferais tout pour aider PetiteFleur, que je serais là quoi qu'il arrive pour PetitFlocon. Sourire, les regarder, parce qu'il y a aussi de beaux moments, parce que la vie c'est ça. Parce que je me dois de regarder le bonheur. PetiteFleur qui rit, qui sourit, qui fait du vélo, qui me dit qu'elle a de la chance d'avoir une maman comme moi. Regarder PetitFlocon qui grandit, qui sourit, rit, se tourne et se retourne, roule sur le tapis. Oublier les nuits hachées menues, les journées épuisantes, les difficultés... Mon impuissance face à l'adversité. Et surtout choisir de voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide. Un choix à refaire chaque jour pour continuer.

Rire beaucoup, lâcher prise, regarder les bonheurs simples, profiter, aimer, continuer d'aider, accepter...
Mais surtout trouver un peu de temps pour moi, au milieu de tout ça. Et se jeter sur le chocolat!